RIVIERE braille encore

Créations digitales aléatoires – Été 2021

RIVIERE braille encore est un projet artistique collaboratif inité par le groupe de musique “rock proétiforme” RIVIERE.

Pour cette première collaboration, 4 artistes ont été invités à transposer dans leur art respectif 2 chansons au choix du dernier album Sous le pont où RIVIERE braille de RIVIERE.

Aux côtés du photographe Adrien Matton, du dessinateur BEUS et de l’illustrateur Quentin Rivière, j’ai eu le plaisir de proposer 2 créations originales d’art digital programmé et aléatoire.

Les héros chez moi ont de l’humour

Cette chanson m’a évoqué la difficulté d’inscrire la dualité de nos êtres dans l’organisation formatée de nos sociétés humaines.

Il s’agit d’une réflexion sur la manière dont l’ordre et les codes sociaux, s’ils sont nécessaires pour une vie en communauté, peuvent aussi mener à une uniformisation délétère de la pensée, au risque extrême de ne plus être en mesure de voir la beauté et la richesse de la différence et de l’altérité. Intervient alors un “héros”, décidé à sortir des sentiers battus, à proposer autre chose, à casser les codes et amener une certaine dose d’ouverture d’esprit qui petit à petit se propage et révèle une réalité indomptée et magnifique à re-découvrir, symbolisée ici par 5 oeuvres du peintre William Turner mêlées, fusionnées aléatoirement, artiste auquel le texte fait explicitement référence.

La partie droite de l’oeuvre invite finalement à garder à l’oeil le risque potentiel de cet extrême chaotique, en le comparant dans sa dérive à la même issue d’aveuglement des esprits que son opposé d’ordre et de loi.

Finalement, l’idéal ne serait-il pas dans cet entre-deux, dans un subtil équilibre d’ordre et de chaos ?

Aux Dieux succéda le vacarme

A la lecture des paroles de cette chanson, on imagine la Terre telle qu’elle pouvait être aux origines, avant l’Homme et surtout avant qu’il n’invite dans sa réalité le dogme et la religion.

On distingue 2 parties opposées, blanche et noire, représentant respectivement ces deux visions : celle d’un monde originel pur et serein aux prémisses de la civilisation, et celle d’une religiosité envahissante à la limite de l’obscurantisme.

Au centre se développe une onde sonore grandissant en spirale et  symbolisant le vacarme de plus en plus visible et puissant du discours religieux, entraînant petit à petit l’imposition manifeste de l’image d’un Dieu qui domine et devient le seul sujet auquel se raccrocher dans cet environnement sombre et inquiétant.

Ici, la réflexion s’oriente sur la place prise par la religion dans nos civilisations et de son impact sur nos peurs, nos choix, nos visions et notre humanité.